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Rendez-vous Pro – Manifeste pour les nouvelles écritures

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Les principaux acteurs de la production culturelle numérique et interactive québécoise se sont rassemblés mercredi dernier, à l’occasion des Rendez-vous Pro du cinéma québécois, afin de nous présenter le Manifeste pour les nouvelles écritures. Signé en novembre dernier, ce manifeste défend l’idée que le numérique soit considéré comme une industrie culturelle à part entière et qu’il ait une place à la grande table de la culture.

Lisez le Manifeste (source : Le Devoir)

Animée par Pierre-Mathieu Fortin, producteur exécutif à la création chez Jimmy Lee, cette présentation rassemblait Thibaut Duverneix (réalisateur, Departement), Philippe Lamarre (producteur, TOXA), Micho Marquis-Rose (producteur, LP8 Média), Melissa Mongiat (réalisatrice, Daily tous les jours), Vincent Morisset (réalisateur, Studio AATOAA), Hugues Sweeney (président du conseil d’administration, Mutek, et producteur exécutif, ONF/interactif) et Jean-Christophe « Yaco » Yacono (réalisateur, decod.ca, La Compagnie invisible).

Pendant près de 2 heures, les signataires du manifeste ont échangé sur l’évolution et la perception de la culture numérique québécoise. Au cours de la présentation, plusieurs thématiques ont fait surface, dont la définition d’une œuvre numérique, le financement des projets ainsi que la problématique de l’archivage et de la pérennité des œuvres numériques sur le Web.

La définition

Qu’est-ce qu’une œuvre numérique? La question se pose et ne trouve pas nécessairement de réponse précise à ce stade-ci. Cependant, une chose est claire : le numérique est plus que des films en ligne et des séries Web. Tous les participants s’entendent également sur le principe qui veut que le numérique ne soit pas un sous-produit ou une sous-catégorie, c’est une façon de s’exprimer, de raconter les choses. Le contenu numérique est donc une industrie à part entière, comme le sont le cinéma et la télévision.

Si l’on se fie au témoignage du réalisateur Thibaut Duverneix, le numérique serait aussi une nouvelle façon de travailler :

« Il n’y a plus qu’un seul chapeau qui mène le projet, avance-t-il. Les projets ne sont pas signés par un seul réalisateur, comme au cinéma. La création numérique est une discipline qui se veut multidisciplinaire, multicréative et multiauteurs. »

Alors comment fait-on pour définir la qualité d’une œuvre numérique? Pour Mélissa Mongiat de Daily tous les jours, il faut arrêter de penser au format et se concentrer plutôt sur les histoires : « Il faut cesser de catégoriser les œuvres par leur forme. Il faut se demander combien d’histoires nous avons à raconter cette année? Quelles sont les meilleures? C’est ça l’essentiel! »

Le financement

Si certaines productions numériques reçoivent de l’aide financière, elles n’en reçoivent pas à toutes les étapes de production. Ainsi, les étapes cruciales de l’écriture (développement) et de la diffusion (distribution) des œuvres sont souvent laissées pour compte. « On a besoin de soutien financier dès le début de l’écriture ainsi qu’à la toute fin des projets, et non seulement au moment de la production, confirme le réalisateur Yaco. La création passe par un auteur, un scénariste et un réalisateur, poursuit-il. Il faut soutenir ces nouvelles formes d’écriture à tous les niveaux. »

Pour Hugues Sweeney, l’étape de la diffusion est intrinsèque au processus de création. « Il faut que le nombre de portes d’entrée se multiplie. L’ONF ne peut pas être la seule porte d’entrée si l’on veut créer une nouvelle scène. » En effet, même si d’autres plateformes de diffusion numérique ont vu le jour au cours des dernières années au Québec, telles que TOU.TV de Radio-Canada et le site Éléphant de Québécor, les occasions de diffusion des œuvres numériques demeurent très limitées.

Même son de cloche de la part du producteur Philippe Lamarre, qui déclare :

« Nous sommes ici aujourd’hui pour vous demander de nous donner des canaux. Donnez-nous des opportunités de création et du financement. On ne demande pas de financer 5 projets à un million de dollars par année. On peut aussi réaliser de très bons projets avec seulement 5000 $. »

Philippe Lamarre propose également d’aller chercher l’aide des fournisseurs Internet et de téléphone mobile pour financer les projets. « En échange, nous leur fournissons du contenu de qualité, explique-t-il. »

Entre temps, les créateurs et leurs producteurs se tournent vers les différents paliers de gouvernement. Le gouvernement Marois a récemment annoncé dans son budget 2014-2015 la mise en œuvre d’une nouvelle Stratégie culturelle numérique du Québec. Une initiative grandement saluée par Monique Simard, nouvellement nommée à la tête de la SODEC.

Mme Simard était présente lors de la présentation jeudi dernier et elle a une fois de plus confirmé son appui aux artisans du Manifeste pour les nouvelles écritures.

L’archivage

La conservation des œuvres numériques demeure une grande question. Comment fait-on pour conserver des projets transmédias, des documentaires Web ou des projets interactifs après leur diffusion? Encore une fois, la réponse demeure en suspend.

La problématique liée à la sauvegarde des œuvres numériques inquiète les créateurs, qui craignent pour la survie de leurs œuvres. Toute la notion de conservation est sous-développée dans l’industrie numérique actuellement. La plupart des œuvres disparaissent rapidement après leur diffusion et il est difficile d’en retrouver les traces par la suite. « Mes œuvres ne sont plus sur le Web, indique Yako. Elles ont toutes disparu suite à leur diffusion. » Pour remédier au problème, le réalisateur propose de créer une sorte de Cinémathèque pour les nouvelles écritures. Un lieu où l’on pourrait archiver et projeter les œuvres numériques.

Yako soulignait aussi qu’il n’existe pas encore d’outils pour conserver les actions liées aux réseaux sociaux, une composante intrinsèque de la plupart des projets numériques, qui prennent forme sur le Web à partir des interactions avec les internautes. Il n’est pas possible, par exemple, d’archiver une conversation sur Twitter. Tout devient alors très éphémère.

Le Québec sur la scène internationale

Comme l’affirme d’emblée le premier point du Manifeste, le Québec est une référence mondiale en création interactive. « À l’international, on le remarque, la majorité des projets pris en exemple sont des projets québécois », affirme Micho Marquis-Rose de LP8 Média. Philippe Lamarre de TOXA poursuit dans le même sens : « L’ONF a été précurseur et a produit beaucoup de projets interactifs suite à la création de ses studios interactifs à Montréal et à Vancouver il y a 4 ans. Nous sommes des leaders en la matière. »

À l’heure où tous les yeux sont rivés sur les créateurs de chez nous, on se pose la question : comment faire pour appuyer le Manifeste? Hugues Sweeney propose tout simplement de se mettre en ensemble pour cultiver, développer et faire rayonner les projets auprès du public. « Il faut que le nombre de joueurs se multiplie, se diversifie pour créer une vraie scène des nouvelles écritures chez nous. »

On pourrait aussi ajouter l’importance de la participation des audiences. En effet, pour créer une réelle scène culturelle à part entière, il faut un public qui consomme cette création numérique. Un public qui se mobilise pour celle-ci et qui prend part aux initiatives participatives et aux projets interactifs.

Pour plus d’informations sur les nouvelles écritures :

Lisez le Manifeste des nouvelles écritures (source : Le Devoir)

Découvrez tous les projets numériques du studio ONF/interactif

 

 

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